Bonjour à tous ! Est-ce que vous allez bien ? Moi en tout cas oui, je vais même très bien. Aujourd'hui nous allons aborder un sujet dont je me suis rendu compte que nous n'avions pas du tout parlé : les mouvements de caméras au Cinéma. Ceux-ci sont très importants pour faire passer des messages, pour dire quelque chose. En ce moment, je vois une grande quantité de gens qui s'amusent à faire des mélanges de travellings compensés, de travellings verticaux ; de mouvements compliqués qui ne veulent rien dire dans le contexte. Pourquoi font-ils ça ? Parce que c'est "stylé", vous diront-ils presque à tous les coups. Nous allons donc voir dans cet article comment bien utiliser des mouvements de caméras qui ont un sens au Cinéma.
Ce post va se diviser en 8 grandes parties :
Le Plan Fixe
Le Panoramique
La Rotation
Le Travelling
Les Mouvements de Grue
La Caméra portée
Le Steadicam
Le Plan Aérien
Le Plan Fixe
Définition : Un plan fixe est un plan tourné avec une caméra immobile posée sur un trépied. Seuls les personnages et les objets bougent dans le champ.
Utilisation : Un Plan fixe fonctionne souvent par paires. Si vous montrez un plan fixe, un autre suivra. Cela peut jouer sur le fait que quelque chose de terrible vient de se passer. Dans les adaptations du théâtre vers le Cinéma, on trouve beaucoup de plans fixés car les différents lieux sont peu nombreux, et, à l'origine, il n'y avait qu'un seul PDV (Point de vue) : celui du spectateur.
Exemple : Dans "La Corde", d'Alfred Hitchcock, tout le film est filmé en un seul plan séquence ; il y a peu de mouvements. D'ailleurs ceux-ci sont utilisés pour effectuer des transitions, ou appuyer sur un fait terrible. Les plans fixes soulignent le côté malsain que le réalisateur veut faire passer.
On remarque également que ce film pourrait très bien être joué en pièce de théâtre car, tout le long de l'histoire, nous restons dans une seule et unique pièce.
2. Le Panoramique
Définition : Le Panoramique est un mouvement effectué par la caméra en pivotant sur les axes du trépied.
Il y a plusieurs types de panoramiques :
- Le panoramique horizontal (la caméra pivote sur son axe de la gauche vers la droite ou de la droite vers la gauche)
- Le panoramique vertical ascendant (la caméra pivote sur son axe de bas en haut)
- Le panoramique vertical descendant (la caméra pivote sur son axe de haut en bas)
Utilisation : un panoramique peut servir à faire découvrir quelqu'un, quelque chose ou même un paysage : le panoramique horizontal est souvent utilisé pour découvrir un paysage au fur et à mesure, et peut-être même un personnage caché... Le panoramique apporte une certaine fluidité ; il peut être utilisé comme plan subjectif. Un panoramique vertical produit le même effet qu'un gros plan en mouvement : il incite le spectateur à regarder les détails qui auraient pu lui échapper.
3. La Rotation
Définition : Dans une rotation, la caméra pivote autour d'un axe horizontal.
Utilisation : Une Rotation peut être utile pour produire un effet déconcertant, pour diviser deux idées distinctes, pour montrer un basculement de l'histoire.
4. Le Travelling
Définition : Le Travelling est le nom donné au mouvement de la caméra qui se déplace, sur n'importe quel axe, courbe ou non. Le travelling peut se faire vers l'avant, vers l'arrière, vers la droite ou vers la gauche (travelling horizontal), ou même vers le haut ou le bas (travelling vertical), ou même en courbe (travelling circulaire). Pour réaliser cet effet, on peut utiliser plusieurs outils : soit un rail de travelling, qui va nous permettre de poser la caméra et la faire bouger de façon très homogène ; soit à la caméra portée, ce qui peut être très utile pour réaliser des plans subjectifs ; soit au steadicam (voir plus loin) pour que la caméra soit très stable ; voire même au drone.
Utilisation : On peut utiliser des travellings pour suivre quelqu'un qui marche ou qui court, ou pour dévisser quelqu'un en gros plan. En plan large, le travelling peut évoquer une certaine liberté en tournant autour des personnages.
5. Le plan par mouvement de grue
Définition : Plan où la caméra est fixée au bout d'un grand bras articulé, lui même fixé sur un support mobile. La caméra peut ainsi s'élever ou se baisser en fonction des axes et des angles de vue désirés.
Utilisation : Le plan de grue est souvent utilisé pour faire des plans en plongée. On peut rajouter à cet effet tous les autres cités précédemment. Ces mouvements donnent une impression de légèreté, puisque la caméra "vole" et les mouvements sont fluides, mais ce n'est pas comparable au drone car on sent qu'il y a un rapport avec le sol. Avec le drone, on vole totalement.
6. La Caméra Portée
Définition : On parle de plan à la caméra portée lorsque la caméra est portée par un opérateur, sur son bras ou à l'aide d'un harnais. L'image qui en résulte est instable, et fonctionne très bien sous forme de plan subjectif.
Utilisation : On peut traduire l'incertitude et la précipitation à travers un plan plus heurté ; moins stable. Cet effet peut être accentué en le juxtaposant avec un plan fluide ou même fixe.
Exemple : Dans "L'Homme Qui En Savait Trop" d'Alfred Hitchcock (eh oui encore lui ! Ce n'est pas ma faute si il n'a que des bonnes idées!!), lorsque James Stewart s'avance sur un chemin pour rejoindre un certain Ambrose Chappell (je ne vous en dis pas plus au cas où vous ne l'auriez pas vu).
7. Le Steadicam
Définition : Système de stabilisation de l'image qui relie la caméra à l'opérateur par un harnais. Le tout est très lourd, mais très efficace. Le Steadicam offre les mêmes possibilités que la caméra portée, mais évite tous les heurts donc n'aura pas la même utilisation.
Utilisation : Le mouvement est très lisse et donne l'impression que la caméra vole, ce qui crée un effet de flottement. La fluidité du mouvement peut traduire une certaine facilité d'une situation.
8. Le Plan Aérien
Définition : Dans un plan aérien, la caméra est située sur un lieu élevé (comme un avion, un drone ou même une montagne) et filme en contrebas.
Utilisation : Ce mouvement particulier est souvent utilisé pour aider le spectateur à se représenter visuellement le lieu de la scène. Mais cela doit servir à quelque chose : le spectateur n'a pas toujours besoin de se représenter le lieu ; il faut que ce soit crucial pour la suite de l'histoire.
Maintenant, c'est à vous de faire une utilisation correcte de ces plans et ne pas les utiliser au hasard parce que c'est "stylé". Les plans doivent traduire une émotion, ou juste jouer un rôle dans l'histoire du film. Si vous n'avez rien à faire passer à travers des mouvements de caméras, faites des plans fixes ! Votre film n'en sera que plus intéressant !
Mais attention, cette liste n'est pas exhaustive ; vous avez le droit de créer autant de mouvements que vous souhaitez, pourvu que ce soit utile. N'oubliez jamais : "Il est toujours temps d'innover" !
Tony Herriam
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